• l'Algerie du dictateur BOUTEFLIKA

    Le 24 octobre 2005, six jeunes personnes ont été condamnées par le tribunal de Vgayet (Bougie) à trois et six mois de prison ferme pour n'avoir pas observé le jeûne pendant le mois de ramadhan qui vient de s'écouler. « L'arrestation des mis en cause, dont une partie a fait l'objet d'une procédure de flagrant délit, fait suite à une note de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) émise la veille du Ramadhan et qui prévient que tout citoyen surpris par les agents de l'ordre public en train de manger de manière « ostentatoire » durant ce mois sera interpellé et présenté devant la justice », rapporte le quotidien El watan.
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    Ce fait divers qui prêterait à sourire en ce début du troisième millénaire n'en est pas moins gravissime dans la mesure où ses conséquences pourraient avoir des prolongements dangereux pour l'avenir de notre société. D'abord, il y a les victimes privées de leur liberté et sur lesquelles l'expérience de la prison laissera certainement d'importantes séquelles alors qu'elles n'ont enfreint aucune loi de la République.

    Ensuite, au nom de quel principe et depuis quand une circulaire administrative de la DGSN a-t-elle valeur de loi pour un magistrat du Parquet ? Ce cas va-t-il faire jurisprudence ?

    Tout porte à croire que c'est là, plutôt, une décision politique qui traduit, dans les faits, un début d'application de « la charte pour la paix et la réconciliation nationale » et qui scelle l'alliance de l'arabisme du pouvoir d'avec l'islamisme des maquis, contre la Kabylie. Celle-ci, dont la pratique religieuse est spécifique, loin de tout zèle, a de tous temps érigé la tolérance au rang de vertu cardinale. Ainsi, sans jamais s'en offusquer, elle a toujours connu des « mangeurs de ramadhan » et des femmes et des hommes qui ont vieilli sans qu'ils aient, un jour, fait la moindre génuflexion pour les prières de l'islam.

    Il ne manque pas d'endroits en Algérie où de jeunes adultes ne respectent pas le ramadhan. Toutefois, c'est en Kabylie qu'il fallait frapper pour donner l'exemple et, surtout, un avant goût de la future évolution du régime qu'appellent de ses vœux le couple Bouteflika –Belkhadem, dans les années à venir : le régime islamo-baathiste. Avec le référendum du 29 septembre 2005, on nous promettait la paix, aujourd'hui, nous avons l'inquisition. La régression du champ des libertés telle que programmée a commencé. Au moment où le régime amnistie les criminels de sang, les terroristes islamistes, au moment où il couvre les profanateurs de tombes de martyrs de l'indépendance en en niant la réalité, il met en prison de pacifiques et respectables citoyens qui, naïvement, croyaient pouvoir jouir en 2005 de leur droit constitutionnel en matière de liberté de culte, dans leur pays.

    Une fois de plus, le pouvoir se couvre de ridicule et s'apprête à s'embourber dans une voie aux conséquences dramatiques pour les démocrates.

    Le Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie alerte l'opinion nationale et internationale sur les dérives actuelles de l'Algérie officielle dans le domaine du respect des Droits Humains et appelle les ONG à réclamer la remise en liberté immédiate des six personnes emprisonnées pour délit religieux imaginaire.


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